Bio

Jakob est un personnage biblique. Étymologiquement, il est celui qui foule au pied. Énigmatique. Le dernier. Après le patriarche et l’enfant sacrifié. Le premier aussi, l’homme de l’alliance. Plein de mystère. A l’image de celui qui a accolé à ce patronyme l’ultime substantif : art.

Que sait-on de Jakob Art ?

Il faut déjouer toutes les notices biographiques pour découvrir que le trentenaire dopé à la psychanalyse naît officiellement quelques poussières d’étoiles avant l’an 2000. Alors qu’il a près de 16 ans, il s’accroche à sa première guitare et chante sur le modèle de ses héros un blues rock noir et blanc, haut en couleurs, teinté d’Hendrix (le vrai gin) et des Floyd (rose candeur).

Encore situé en région, notre homme cisèle un blues chirurgical. Par une tempétueuse nuit d’orage, il baptise sa création White Night. Jakob est rejoint par des musiciens. Nuits blanches sur nuits blanches, blondes sur blondes, la jeune formation autoproduit un album du même nom. La nuit se couche, le jour se lève. C’est 2014.

Deux ans plus tard, Jakob Art monte à Paris, et avec le concours de l’ingé-son Joas Coupama, travaille (c’est-à-dire souffre en langue vernaculaire napolitaine) à un projet plus ambitieux : Arclights. Presque seul, mais pas tout à fait, la lumière de ce nouveau disque est aussi le fruit des talents conjugués de Benoît Prisset (drums), Karyll Elgrichi (coeur et accordéon) et Orianne Aurinel (chœurs).

On connaît l’homme désormais.

Sa musique ? On pense, mais il ne faut pas penser. Ressentir plutôt ! Il y a du Todd Rundgren, une guitare à la Gilmour (avant la panne), une voix enveloppante. Un zeste de French Touch à la Phoenix. Arclights est un concept album qui retrace les errances d’un personnage entre chien et loup. Bluesman, amoureux déçu ? Nous ne dévoilerons pas le saint des saints. Quoiqu’il en soit, ou qu’il n’en soit pas, on termine le disque. Une envie folle dévore l’auditeur : l’écouter à nouveau.

On a dit que Jacob était un personnage biblique. Depuis peu, il est un artiste. Jakob Art. Celui qui foule au pied, sait aussi fouler au cœur. Qu’on se le dise. Et surtout qu’on l’écoute.

 

Fabrice Epstein
Chroniqueur Rock&Folk

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